Avant de devenir directrice générale du Groupe Eyrolles, la présidente du Conseil d’administration de la Banque Populaire Rives de Paris a eu plusieurs vies professionnelles : banque, entrepreneuriat, conseil. Marie Pic-Pâris Allavena nous a fait la gentillesse de répondre aux elles du Groupe BPCE.
« Les livres, il faut les ressentir, les vivre », m’avez-vous confié, peut-être étiez-vous destinée à l’édition?
A l’édition peut-être pas, mais au monde de l’entreprise, certainement ! J’y ai d’ailleurs basculé après 10 ans dans le monde bancaire dont quelques années à travailler sur des opérations de transmission d’entreprises (LBO pour Leveraged buy-out ou rachat avec effet de levier). En 1995, j’ai créé ma propre structure, FutureKids, des écoles informatiques pour enfants et adolescents.
Assez précurseur pour l’époque …
Oui, d’autant que nous en étions encore aux balbutiements d’internet. Aujourd’hui, les enfants savent se servir d’un ordinateur mais il faut toujours leur apprendre à coder. C’est un sujet on ne peut plus d’actualité. Chez Eyrolles, nous avons beaucoup de livres pour découvrir les différents langages informatiques. Tout est question de méthode. Dommage que les professeurs ne soient pas formés à cela ; car l’apprentissage dans ce domaine ne va pas assez vite alors qu’il mène à des métiers dont les entreprises ont besoin et qui peuvent être exercés à distance, permettant de concilier facilement vie professionnelle / vie familiale.
Justement, ce n’est pas toujours facile de jongler entre les deux, avez-vous connu des obstacles, simplement parce que vous étiez une femme ?
Oui, des métiers m’ont été interdits, mais cela ne m’a jamais dérangée. Cela m’a forcée à faire des choix différents à certains moments. Aucune importance, j’ai pris d’autres voies. Être une femme, cela veut aussi dire être mère. Il faut faire avec ce que la vie nous donne, opérer différemment. Personnellement, je ne milite pas pour l’égalité mais pour la mixité. Profitons de nos différences pour apporter créativité et nouveauté.
Ce que vous avez fait chez Eyrolles…
Oui, j’ai élargi les thématiques de nos publications, passant de sujets techniques, pratiques à des ouvrages plus grand public. Quand je suis arrivée, le best-seller était « le grand livre de l’électricité ». J’ai pour ma part initié « le grand livre de ma grossesse », une belle première réussite. Puis nous avons connu un énorme succès avec Raphaëlle Giordano, « ta vie deuxième commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une », ce qui nous a permis de mettre un pied dans la littérature. Adepte des nouvelles technologies, j’ai aussi introduit le livre numérique. Chaque dirigeant imprime sa marque.
Un mot sur votre deuxième activité professionnelle ?
Présidente du Conseil d’administration de Banque Populaire Rives de Paris est très complémentaire de la vie que je mène en tant que dirigeante du groupe Eyrolles. Cela me permet de côtoyer d’autres chefs d’entreprise, issus de d’autres régions, et de maintenir une vision entrepreneuriale. Par son organisation, le Groupe BPCE est passionnant. Il nous rappelle que La France est pleine de richesses, de talents. Ce mélange de dirigeants exécutifs et non exécutifs à l’intérieur du Conseil donne un mix culturel et économique qui n’existe nulle part ailleurs.
