Et une fois n’est pas coutume, me concernant, billet de mauvaise humeur !
Ce matin, Géraldine Chambeaudie, responsable communication supports éditoriaux et communication interne de la Caisse d’Epargne Lorraine Champagne et de notre réseau Exponenti’Elles, a posté sur un notre réseau social d’entreprise un article avec ce commentaire « ça fait peur ! ».
Objet de sa stupeur ? La découverte du blog #Sexismeordinaire, né le 15 mai dernier, qui dénonce avec virulence le sexisme ordinaire dont sont victimes les femmes au travail.
Rapidement, je prends connaissance des petites phrases assassines, déferlante de stéréotypes, et je reste un moment suspendue entre rire et larmes. Immédiatement, mon esprit est assailli de souvenirs parce que, oui, les propos sexistes, cela n’arrive pas qu’aux autres. Comme ce dirigeant d’une entreprise de BTP que j’interroge sur sa politique RH, après avoir visité son atelier de menuiserie, et qui entre deux explications me glisse, badin, « ha, et puis dans l’atelier, nous avons aussi deux travailleurs handicapés et deux femmes ! » Alors que je l’interroge sur l’enchainement d’idée qui peut le conduire, sans transition, à mettre côte à côte handicape et féminité, la réponse tombe, sans équivoque : « ce sont les minorités visibles ! ».
Mon esprit s’emballe sous les souvenirs (ce n’est évidemment pas le seul !). Je m’échauffe, je m’énerve et puis finalement, je m’interroge : quelle attitude adopter ? S’insurger, au risque de passer pour une féministe hystérique ? En rire ostensiblement pour être acceptée ? (« vous avez vu, les gars, comme je suis cool ? Les blagues sexistes, j’adore !).
Je me plais à croire qu’il existe une autre voie, un chemin de crête étroit nous permettant de réveiller les consciences sans stigmatisation, et de dénoncer ce qui, même sous couvert du rire, demeure inacceptable.