Attention, pessimistes, s’abstenir. Ce qui suit est l’interview d’une femme (l’adjectif est adapté), extraordinaire. Anticonformiste, un peu. Libre, résolument. Florence Haxel, la cofondatrice du réseau féminin collaboratif « mes bonnes copines », devenue depuis consultante en transformation digitale, ne se sent jamais aussi épanouie que lorsqu’elle se met en danger professionnellement. Probablement une des raisons pour lesquelles cette entrepreneuse semble toujours disposer d’un temps d’avance. On vous raconte un petit bout de son histoire. On espère même qu’elle suscitera envie et questionnements.
Les elles du Groupe BPCE : mesbonnescopines.com, ce réseau collaboratif féminin créé en 2012 – transformé depuis 2017 en 90 groupes Facebook fermés répartis par départements – a connu jusqu’à 50.000 adhérentes et attiré les plus grandes marques, pourquoi n’avoir pas tenté à l’époque son équivalent masculin ?
Florence Haxel : Il n’aurait jamais fonctionné ! Les hommes se rencontrent pour faire du business. Tout l’inverse des femmes, qui très rapidement dans une discussion, vont mélanger préoccupations privées et professionnelles. Très facilement, les femmes vont avouer ne pas savoir faire ceci, culpabiliser pour cela. En assumant sans détour leurs faiblesses, elles s’offrent aussi la possibilité d’être aidées. Lorsque j’ai co-fondé mesbonnescopines.com en 2012, la plateforme reposait sur ce concept : l’entraide. Justement parce que les femmes la cultivent de manière spontanée. Et si le réseau avait pour objectif de faciliter la vie des femmes – qui jonglent constamment entre vie privée, vie perso et engagements divers – en simplifiant l’échange de bons procédés, il n’avait pour autant, aucune vocation morale ou sociale. Les bonnes copines trouvaient ou proposaient des solutions aussi variées que leurs personnalités dans une optique très pragmatique : renforcer la confiance en soi ou son réseau personnel et/ou professionnel.
Les elles du Groupe BPCE : mesbonnescopines.com fut en son temps plus qu’une communauté de femmes, racontez-nous un peu …
FH : Lorsque j’ai co-créé le réseau, je n’avais aucune idée de ce qu’il allait devenir mais j’avais la conviction qu’il fonctionnerait. Parce que son existence avait du sens. Ce sont les femmes de ce réseau, ces bonnes copines, qui m’ont inspiré par la suite le modèle économique à développer. Ces femmes, actives et CSP+ en très grande majorité, avaient de véritables affinités avec les marques mais plus du tout confiance en ces dernières. De fait, elles étaient très peu réceptives au marketing descendant alors même qu’elles disposaient de revenus élevés. L’idée est donc venue de proposer à des marques qui voulaient, soit faire du marketing autrement, soit s’introduire sur un nouveau segment de clientèle, de co-créer des offres et des produits avec les bonnes copines et d’améliorer leurs stratégies de contenu. L’entreprise a eu une très belle vie, elle aurait pu être vendue mais le projet ne s’est pas réalisé.
Les elles du Groupe BPCE :Et vous êtes passée à autre chose…
FH : Je suis une lanceuse de projet, pas une développeuse. Dès que l’ennui s’installe, je le fuis. Le confort ne me rassure pas. J’ai un sentiment d’urgence de vivre qui me pousses à apprendre, comprendre, créer toujours plus. Si ce n’est pas le cas, je passe à autre chose. Ce que j’ai fait effectivement. Aujourd’hui, j’essaye de mettre à profit tout ce que j’ai appris auprès de mes bonnes copines pendant toutes ces années…et me voici consultante en transformation digitale, pour l’heure, pour le compte du Groupe BPCE. J’ai notamment travaillé sur l’organisation du Challenge 66 Miles – qui a pour vocation d’offrir à une femme du groupe la participation au Programme d’Intrapreneuriat Féminin 66 miles – et accompagne désormais l’intrapreneure qui a été retenue. Je participe également à la création de nouveaux modules de formation au digital qui vont venir enrichir la plateforme B’Digit destinée à l’acculturation des collaborateurs au digital.